Le mythe de Prométhée présente l'homme comme un être "originairement" technicien et prothétique, armé de la technique et du feu volés pour compenser une extrême vulnérabilité, conséquence d'une distribution des "qualités" qui aurait oublier leur espèce...

Au-delà du mythe, les travaux d'André Leroi-Gourhan décrivent un processus d'extériorisation des fonctions engagé dès les débuts de l'humanité, fonctions tant physiques que cognitives qui passent "hors du vivant", à commencer par les conditions de défense et de prédation.

L’homme doit savoir qu’il est voué au déséquilibre, à la tension entre l’être technique, l’aspiration à l’augmentation, et la nécessité de contenir ce qui le dépasse en subordonnant sa technicité et son extériorisation à la politique et à la morale. C’est ici l’idée d’une « éthique de la technique » qui apparait. Il ne s’agit là ni plus ni moins que de définir les conditions d’un vrai « développement durable », dans ce combat contre nous-mêmes, avec nous-mêmes.


Le serment de Michel Serre… en guise d’illustration du refus de laisser le feu s’éteindre, et de la détermination à ne pas le laisser se propager sans limites, à ne pas le laisser tout dévaster. Un feu à entretenir, et à contenir. Une détermination à prendre soin des hommes et du feu, à maitriser la technique et le progrès, à œuvrer… pour une éthique de la technique. Pour un développement durable.